Fragments d' une fête improvisée. I - L' été.

C' était un grand Soir d' été, au Sud.
Devant les plages devenues sonores,
la Mer avait battu retraite.
Les gens s' étaient habillés et 
déambulaient  le long des 
promenades. Ils avaient oublié 
la Mer, s' étaient tournés vers
les lumières.
Toi, tu te tenais debout au coin d' un
square, seul sous une Lune vertigineuse,
le coeur en cigarette et l' âme en jean, 
n' attendant personne.
Attendant, c' est tout.

Ce fut Une Nuit Fantastique et
Baroque, 
des millions de gens étaient 
dehors, partout, collés au vent 
et aux champs, déguisés de bois 
et d'os, goûtant les parfums 
bruts de la Nature, comme 
des animaux, inhalant et 
exhalant comme des arbres,
des buissons, des baies. 

Toi et elle, vous attendiez 
debout, vous pleuriez 
en vous tenant par la main.
Vous n' attendiez rien
d' autre que le Futur, 
rien d' autre que le Temps, 
rien d' autre que l' Autre. 
Vous n' étiez encore 
que des enfants.







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