Les obscurs.
Tous les obscurs
se tiennent là,
au creux de
l' abîme sombre
des gratte-ciel,
là où la Ville
est comme une
église invisible.
Des hommes
aux yeux de néon,
d' autres aux mains
bleus de chauffe.
Mains de femme,
Coeurs d' homme,
Rêves d' enfant.
Derrière un bureau,
un sourire aux dents
de salive et
de chewing-gum
jette à la mer des millions
de barils de pétrole
puis déverse toute
l' eau potable de la ville
sur un unique tube
de métal noir et
radioactif.
A deux pas de là,
l' hiver pose ses
araignées au
creux des mains
tendues, les lèvres
tuméfiées du métro
s' entrouvrent pour
avaler ce qu' il reste
d' humanité : un peu
de pulpe, un peu
de chaleur, une
poignée de mains
enveloppée dans
un sourire
inconfortable, le
parfum d' un prénom,
un poème stellaire
lâché au ras du sol,
comme une fusée
incertaine.
Mains d' homme,
Coeurs de femme,
Rêves d' enfant.
Il est tard
dans la foi
et tard
dans le doute,
d' autres hommes
encore
se retirent
dans des cages
de verre
qui sentent
le whisky, le vin
et la bière.
La circulation
désinvolte des idées
consume le reste
des énergies,
dans le grand
désordre battant
des horloges.
On est tous là,
on est tous las dans les
Murs d' ombre
Combats
Impasses
Gardens Partys
masquées aux Loups
on est les
Citoyens
rupteurs
de l' impossibilité
Générale
On se dirige ensemble
vers les
Parades
et Scènes nouvelles
de la Famine
lente réinitialisation
de la Révolution
On est pas des sans-abri,
on est des sans visage.
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