Fragments d' une fête improvisée. III - Noël.
C' était le jour de la Fête
du grand Avoir.
Les gens écarquillés le long
de la banquise noire
des vitrines, les gens
des guirlandes tristes.
Et puis les étoiles des robes,
et les paquets cadeaux
crus comme de la viande
rouge.
Toi, une frontière à la main,
et ton sourire dans l' autre,
tu étais piquée, papillon bulle
à l' angle d' une de ces rues froides.
Tu n' attendais personne.
Tu attendais, c' est tout.
Ce fut une Nuit Fantastique
et Remarquable,
des millions de gens étaient
dehors, partout, collés au vent
et aux champs, déguisés de bois
et d' os, goûtant les parfums
bruts de la Nature, comme
des animaux, inhalant et
exhalant comme des arbres,
des buissons, des baies.
Toi et elle, vous attendiez
debout, vous pleuriez
en vous tenant par la main.
Vous n' attendiez rien
d' autre que le Futur,
rien d' autre que le Temps,
rien d' autre que l' Autre.
Vous n' étiez encore
que des enfants.
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