Fragments d' une fête improvisée. II - Le soir.
C' était la Fête du Soir, le Journal Télévisé.
Des millions et des milliards de vies
passées à la moulinette du remarquable,
du singulier, de l' unique. Et puis les
grandes maladies en prêt à porter,
les bombes et le désespoir en sautoir,
à d' autres cous que les nôtres.
Moi, je me tenais pas loin, debout,
perché sur un mur du son Rock n' Roll,
hanté par la hantise, effrayé par l' absence
de son juste. Et je n' attendais personne.
Rien, ni personne.
Ce fut une Nuit Grotesque
et Fantastique,
des millions de gens étaient
dehors, partout, collés au vent
et aux champs, déguisés de bois
et d'os, goûtant les parfums
bruts de la Nature, comme
des animaux, inhalant et
exhalant comme des arbres,
des buissons, des baies.
Toi et elle, vous attendiez
debout, vous pleuriez
en vous tenant par la main.
Vous n' attendiez rien
d' autre que le Futur,
rien d' autre que le Temps,
rien d' autre que l' Autre.
Vous n' étiez encore
que des enfants.
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