Profilage.

Sur le sol sont répandues des lignes sur l' ovale blanc des carrefours et des carrosseries.
Les clochers des églises ronflent comme des moteurs, je me tiens la tête entre les mains.
Les rues, qui étaient vides il y a quelques instants, sont maintenant noires de mondes, elles s' oxydent et crient à une vitesse inconcevable.
Je marche parmi les gens en essayant de siffloter comme un oiseau, mais mes tympans me font trop souffrir, mes mains tremblent et j' effraye les passants. Je me décide alors à appeler un oiseau qui passait par là. Il tressaute, me jette un coup d' oeil et s' enfuie à tire d' aile en meuglant comme une vache apeurée.
Les clochers cessent tout à coup de frapper ma tête, tout mouvement s' arrête autour de moi. La ville tourne de l' œil devant moi. Les lignes sur le sol montent à mes pieds en se vrillant comme des serpents convexes sur l' ovale de leur nausée. Je suis à plat sous le profilage noir étincelant de la circulation des gaz.

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