Le Fantôme de l' Opéra.

Le fantôme de l' Opéra est gros et gras. Il a vieilli, il n' a plus la force de hanter comme il faut.
Il bondissait tout à coup hors de sa cache et les arêtes tranchantes de ses ailes de zinc
égorgeaient au passage la jeune actrice au sortir de scène, enivrée encore de son succès, et le machiniste isolé, attardé sur la préparation d' un décor.
Il surgissait de nulle part, sans un cri, pour lacérer de ses dents et de ses griffes quelque spectateur égaré loin de sa loge, à la recherche d'un hypothétique rafraîchissement.
L'existence de La Créature terrifiait, horrifiait, épouvantait.
Mais ce n' est plus l' heure, plus le lieu. Les caméras veillent, le pouvoir de son masque
a disparu, et ses sinistres reflets se sont éteints.
Le fantôme se hante lui-même.
L' Opéra n' a plus de fantôme.

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